Tuesday, March 23, 2010

Trop de choses à dire…

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Ne jamais prendre la même route deux fois, c’est un peu notre devise. C’est pourquoi, lorsque nous avons quitté Magnetic Island le 1er mars, nous avons décidé de traverser l’Australie du Nord au Sud en prenant par le Bush, l’antichambre du fameux « Outback ». S’étendait devant nous un parcours dans le Grand Territoire Inhabité, si je peux me permettre de lui donner un nom. Ce fut une méditation souveraine, un « heureux choix » rempli de paysages surprenants, un exercice de respiration d’air frais formidablement bénéfique et une rencontre fantastique avec des cowboys et d’autres du même genre.

Notre premier arrêt fut à Charters Towers, 133 km à l’ouest de Townsville. La pittoresque rue principale avec son étalage de fer forgé tel de la dentelle aux coins des édifices a fait fondre nos cœurs sous un soleil éclatant. Déjà, on pouvait voir des adolescents se promener affublés de l’attirail classique du cowboy : chapeau, bottes, et jeans à taille haute. J’étais follement heureuse (vous savez comme j’aiiiiiime me trouver dans des endroits qui ne me sont pas familiers…).

Plusieurs personnes avaient un petit sourire mystérieux quand nous leur faisions part de nos plans de route. Nous avons compris pourquoi quand, épuisés mais dynamisés, nous sommes arrêtés dans un mini-village pour passer la nuit dans notre tente après avoir parcouru environ 400 km sur une route n’ayant RIEN que les horizons infinis devant soi. Il n’y avait eu qu’un seul arrêt: un commerce vide avec deux pompes à essence, un cowboy qui fumait et un chien qui dormait. Nous avons aussi fait des signes de la main à quelques vaches solitaires, mais elles étaient trop occupées à brouter pour nous répondre. Alors, nous nous sommes retrouvés à Clermont, au pays des gemmes. Là, nous avons rencontré des gens qui vivaient dans un petit parc pour caravanes et gagnaient leur vie en vendant l’or qu’ils trouvaient en fouillant un peu partout. Ils vendaient des détecteurs de métal et essayaient de nous convaincre que nous pourrions gagner notre vie en creusant dans les roches, mais nous devions apprendre comment faire en achetant d’abord un DVD à 79 $...

Puis nous avons atteint les inondations. Il n’avait pas plu autant depuis plus de 150 ans. 80% de la population de St-George a été évacuée. Mais voua savez quoi? La tristesse de perdre sa maison et ses biens était occultée par la joie extrême d’avoir finalement survécu aux dix ans de sécheresse et d’avoir des réservoirs d’eau rempli pour désaltérer tout le monde pendant des années. C’est toujours agréable de voir du bonheur sortir du malheur.

Pendant le voyage, nous avons vu des prairies luxuriantes et des champs desséchés ; partout, le maître pasteur avait réussi à créer un pays adapté pour ses différents cheptels. Comme nous descendions vers le Sud, les vaches côtoyaient des troupeaux immenses de moutons, quelques émeus, une poignée de cerfs et d’alpagas, tous visités par une foule d’oiseaux amicaux, de lapins et bien sûr, de kangourous. Au centre de la Nouvelle-Galles du Sud, nous avons traversé d’immenses champs de coton, de maïs, de lavande et avons vu plusieurs oliveraies. Je vous jure que les petits villages que nous avons traversés n’ont pas vu beaucoup de touristes d’outremer. Un ami australien que nous avons rencontré en chemin nous a aussi affirmé que nous avons vu des paysages que seulement environ 0,2 % d’Australiens ont vus. Eh bien, c’était quelque chose, de prendre une bière de gingembre Bundaberg dans une taverne perdue, fréquentée par des cowboys éreintés.

Chaque village veut tellement kidnapper les voyageurs un moment, qu’ils vous invitent, l’un après l’autre, à plus ou moins 100 km l’un de l’autre, avec de grands panneaux vous informant qu’ils étaient la ville la plus propre d’Australie en 2006, ou la ville la plus amicale du Queensland en 2008, une avait même l’audace de se vanter d’être la capitale du sport d’Australie (!?!). De plus, ils ont l’air de demander à tous leurs concitoyens d’amasser leur vieil équipement agricole, leur argenterie et toutes sortes de bricoles pour créer des musées de fortune, parce que chaque petite communauté nous invitait à visiter leur musée patrimonial dans un grand hangar au milieu du village. Par contre, ils peuvent sans gêne vanter les qualités de leurs aînés, car, partout où nous arrêtions, nous avons rencontré ces gentilles fées du Bush aux blancs cheveux, toujours émerveillées par nos aventures et nous offrant leur plus beau sourire …Nous préférons vraiment les musées patrimoniaux « vivants »!

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