Tuesday, December 8, 2009

Grignotines d’évasion

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Inspire, effluve de mer. Expire pour chasser un papillon de nuit naufragé sur l’écran. Inspire, effluve d’excréments. Expire, heureuse de voir qu’ici les toilettes à compost sont reines. Ici, hors de la « civilisation », on tente de préserver l’environnement et ça sent bon dans l’âme même si le nauséabond prédomine. Je suis à Agnes Water, en forêt, près de la mer et des dindes sauvages.

Je vous écris un « scoop » (Marc a écrit son blogue hier, et les choses changent si vite ici!) : nous tentons de nous établir ici… Demain, je parcourrai LA rue (c’est tellement petit) pour essayer de me trouver un travail. Mais je garde les détails de cet endroit pour la semaine prochaine; je veux partager avec vous des « grenailles » de mes dernières péripéties.

Il y a quelques jours, il a plu, et nous avons vu des tonnes de sourires s’illuminer sur notre passage. C’était drôle de se faire dire le contraire de chez soi : « Ah merci! Vous avez amené la pluie avec vous! » On réalise un peu plus que nous nous trouvons sur le continent le plus sec au monde (Marc me dit de rectifier : le 2e après l’Antarctique).

Encore un groooos lâcher-prise : toute la côte nord du continent australien est criblée de méduses mortelles. Ben oui mautadit. De novembre à mai toé là. Il faudra mettre le sexy de côté et se baigner avec un wet suit. Y’ a des choses bien pires que ça, alors on apprend à rendre grâce pour tout le reste!

Ici, tout le monde joue au boulingrin, avec de beaux costumes tout blancs. À chaque fois, je ne peux pas m’empêcher de crier « boulingrin! ». C’est un mot bien trop beau!

Chaque jour de ma vie, je pense plusieurs fois à ceux qui souffrent partout autour du monde. C’est comme un besoin. Un besoin de me rappeler la chance que j’ai et le devoir que j’ai de partager l’amour, la richesse du cœur et le bonheur que je traîne avec moi depuis toujours (en passant merci tout le monde de contribuer à ma joie!). Et puis là, je pense vraiment beaucoup aux immigrants. Moi je suis ici et j’ai choisi de passer par les troubles de me trouver un nouveau nid, de me refaire des amis et de me trouver de l’emploi. J’ai choisi. Alors, voilà, ça fait réfléchir…
Y’ a tellement de bibittes sur l’écran!

Dernière bribe de réalité australienne. Je vous amène. Imaginez-vous la plus belle pleine lune, ronde comme mes amies enceintes et orange comme Uluru. Elle peint d’argent un chemin qui s’élargit sur l’océan. Le bruit régulier des vagues nous pousse à nous perdre sur ce chemin, à fouiller notre mémoire pour retrouver des temps anciens connus de tous, cachés au détour d’un rêve. Une procession d’humains silencieux déambule vers les dunes, étrangers réconciliés par le pouvoir de la Terre. Ces druides ignorés sont venus des quatre coins du monde pour assister à un événement qui retrouve sa postérité : une créature de l’époque jurassique qui vient mettre au monde 150 petits dont un mince pourcentage survivra. Une grosse tortue et 30 humains ébahis. Mes chers amis, il ya de l’espoir.

Je vous aime!

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1 comment:

  1. Ahhh!! :) Je rêve!
    Je vous aimes!
    MarieJosée

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