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La beauté.
La beauté partout.
La beauté, et puis vous qui en êtes au cœur.
C’est sûr qu’il y a des fois où un nuage passe et je perds de vue le magnifique pour quelques instants. Mais au galop il revient, embaumant toute ma vie, me rappelant ma chance et mon devoir de m’émerveiller! J’adore quand nos yeux se laissent envoûter par des beautés nouvelles. Parfois on rencontre des gens qui semblent s’illuminer un peu plus chaque jour. On apprend à les connaitre, leur unicité se dévoile à nous et ils sont soudain une source d’inspiration.
Quand nous avons commencé notre périple sur la « Bruce Highway », je n’avais pas assez d’yeux pour enregistrer tous les méandres des branches d’eucalyptus et toutes les nuances chaudes des écorces de melaleucas… Et puis, j’ai manqué d’eau dans ce continent presque complètement sec. Le grizzly et l’écureuil en moi cherchaient la fraîcheur d’un ruisseau bordé de fougères. Et puis, magie. Comme la larve qui sort de son corps pour devenir libellule, le paysage s’est muté en cette nourriture de l’âme qui chaque jour fascine et fait sourire. Quand je vais ou reviens du travail, les grands « gum trees » au feuillage épars semblent profiter du peu de vent pour chorégraphier la plus belle danse du moment. Leur grande silhouette émerge des fines hautes herbes tant aimées des kangourous et vient se fracasser sur un ciel bleu brillant parsemé de monticules blancs immaculés. Je perle de sueur et de bonheur d’être « accro » à ce sentiment de découverte, d’adaptation, de fascination. De toujours être plus que satisfaite avec ce qui m’entoure à ce moment donné.
Ce sentiment de bonheur constant demande quand même de constants efforts, que j’adore faire ça c’est sûr! Par exemple, pour moi, l’expression « Notre pain quotidien » ne fait qu’un avec toutes les miches que je dois jeter chaque jour, J’étais tellement bien, dans ma bulle loin des vérités douloureuses de l’industrie alimentaire… C’est certain que j’en apporte à certains amis proches, mais cette ville est tellement petite, que si je commence à donner même une petite partie de ce qu’on jette, il n’y aura plus de clients! Ça me brise le cœur à chaque fois. Et puis il y a l’utilisation du papier, avec lequel on doit tout nettoyer et sécher pour des raisons hygiéniques, le chlore qui empeste sur mes mains même la nuit, et le recyclage qui est juste complètement inexistant. Comme à l’auberge d’ailleurs. En bonne citoyenne, j’ai appelé le conseil pour m’assurer du bon fonctionnement de la cueillette des bacs. Rassurée, je ramasse maintenant les bouteilles de mes collèges et vais les porter dans les bacs à la plage. À voir leur réaction, j’ai espoir qu’un jour elles le fassent elles-mêmes… Mais, comme mentionné plus haut, ce n’est pas assez pour perdre mon enthousiasme face à chaque jour que la vie amène!
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Monday, December 28, 2009
Saturday, December 19, 2009
Étoiles et grenouilles
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Vous êtes-vous déjà demandé quels sont tous les secrets qu’une femme de ménage peut connaître sur ses clients? De quels moments intimes elle est témoin quand elle travaille dans les hôtels, quels petits trésors elle trouve et quels objets bizarres elle jette? Comment elle perçoit la race humaine en fonction du désordre laissé par un client qui quitte une chambre? Pendant quelques jours, j’ai fait partie du joyeux groupe appelé : « le service de ménage des Suédoises et de Steph ». Nous frappions aux portes des dortoirs des randonneurs à 9 h … juste à temps pour voir et sentir le plaisir des gueules de bois et/ou de nous rendre compte que nous n’étions vraiment pas dans notre élément …
Une brise merveilleuse me caresse la peau; j’entends un film à la télé et d’ici, j’aperçois les nombreux étrangers, tous assemblés sur le sofa, les yeux rives sur l’écran. Marc joue au ping-pong avec notre ami des Pays-Bas, Marjan, pendant que les Suédoises, Anna, Louise et Johanna, flattent les chiens (qui aiment bien manger les balles de ping-pong…). Les oiseaux, les grenouilles, les criquets et les cicadas compétitionnent pour savoir lequel est le plus bruyant lorsque la nuit tombe sur le bush. Bientôt, je retournerai chez moi, à 17 pas du bourdonnement de ce petit village international de chalets, et à travers la moustiquaire de ma tente, je verrai peut-être un hibou sur une branche d’eucalyptus ayant pour toile de fond une tapisserie d’étoiles brillantes.
Nous nous sommes finalement « installés ». Il y a deux semaines, nous sommes tombés amoureux d’Agnes Water et de la ville de 1770. Ça nous est arrivé en voyant combien ces villages étaient beaux et amicaux. Et, je devrais peut-être ajouter le comité de bienvenue des dauphins qui sont venus nager à deux mètres de notre table à pique-nique le premier jour. Puis, nous avons rencontré Rodney, Marcy et Breck, nous avons fait du kayak avec des raies dans un tunnel de mangroves et nous avons trouvé un petit restaurant où ils servaient… eh bien, croyez-le ou non, ils servaient de la poutine! J’ai cherché partout pour un emploi lié à la communauté et dans le processus, j’ai rencontré d’autres gens merveilleux, comme Phil, le directeur de l’unique petite école de la région. Il y aurait eu de travail pour moi, sauf que, nous sommes en été … et comme au Québec, en été, les enfants sont en vacances!
Alooors, quatre jours par semaine, je vends les gâteries préférées des gens du coin dans une pâtisserie, un jour par semaine, je suis réceptionniste au Southern Cross Backpackers Resort (où nous campons) et j’enseignerai l’Espagnol à deux amis, deux jours par semaine! Je surferai pour la première fois et je prendrai des leçons de pagaie debout et j’essaierai d’accompagner Marc au récif le plus souvent possible! Pour compenser le fait que je n’ai pas trouvé d’emploi où je peux améliorer le monde à chaque instant, je donne tous mes sourires aux gentils gens du coin qui viennent acheter du pain! C’est vraiment satisfaisant et c’est très agréable d’entendre mon accent changer! Je rends aussi les clients Français très heureux en leur enseignant comment les choses se nomment par ici…
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Vous êtes-vous déjà demandé quels sont tous les secrets qu’une femme de ménage peut connaître sur ses clients? De quels moments intimes elle est témoin quand elle travaille dans les hôtels, quels petits trésors elle trouve et quels objets bizarres elle jette? Comment elle perçoit la race humaine en fonction du désordre laissé par un client qui quitte une chambre? Pendant quelques jours, j’ai fait partie du joyeux groupe appelé : « le service de ménage des Suédoises et de Steph ». Nous frappions aux portes des dortoirs des randonneurs à 9 h … juste à temps pour voir et sentir le plaisir des gueules de bois et/ou de nous rendre compte que nous n’étions vraiment pas dans notre élément …
Une brise merveilleuse me caresse la peau; j’entends un film à la télé et d’ici, j’aperçois les nombreux étrangers, tous assemblés sur le sofa, les yeux rives sur l’écran. Marc joue au ping-pong avec notre ami des Pays-Bas, Marjan, pendant que les Suédoises, Anna, Louise et Johanna, flattent les chiens (qui aiment bien manger les balles de ping-pong…). Les oiseaux, les grenouilles, les criquets et les cicadas compétitionnent pour savoir lequel est le plus bruyant lorsque la nuit tombe sur le bush. Bientôt, je retournerai chez moi, à 17 pas du bourdonnement de ce petit village international de chalets, et à travers la moustiquaire de ma tente, je verrai peut-être un hibou sur une branche d’eucalyptus ayant pour toile de fond une tapisserie d’étoiles brillantes.
Nous nous sommes finalement « installés ». Il y a deux semaines, nous sommes tombés amoureux d’Agnes Water et de la ville de 1770. Ça nous est arrivé en voyant combien ces villages étaient beaux et amicaux. Et, je devrais peut-être ajouter le comité de bienvenue des dauphins qui sont venus nager à deux mètres de notre table à pique-nique le premier jour. Puis, nous avons rencontré Rodney, Marcy et Breck, nous avons fait du kayak avec des raies dans un tunnel de mangroves et nous avons trouvé un petit restaurant où ils servaient… eh bien, croyez-le ou non, ils servaient de la poutine! J’ai cherché partout pour un emploi lié à la communauté et dans le processus, j’ai rencontré d’autres gens merveilleux, comme Phil, le directeur de l’unique petite école de la région. Il y aurait eu de travail pour moi, sauf que, nous sommes en été … et comme au Québec, en été, les enfants sont en vacances!
Alooors, quatre jours par semaine, je vends les gâteries préférées des gens du coin dans une pâtisserie, un jour par semaine, je suis réceptionniste au Southern Cross Backpackers Resort (où nous campons) et j’enseignerai l’Espagnol à deux amis, deux jours par semaine! Je surferai pour la première fois et je prendrai des leçons de pagaie debout et j’essaierai d’accompagner Marc au récif le plus souvent possible! Pour compenser le fait que je n’ai pas trouvé d’emploi où je peux améliorer le monde à chaque instant, je donne tous mes sourires aux gentils gens du coin qui viennent acheter du pain! C’est vraiment satisfaisant et c’est très agréable d’entendre mon accent changer! Je rends aussi les clients Français très heureux en leur enseignant comment les choses se nomment par ici…
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Tuesday, December 8, 2009
Grignotines d’évasion
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Inspire, effluve de mer. Expire pour chasser un papillon de nuit naufragé sur l’écran. Inspire, effluve d’excréments. Expire, heureuse de voir qu’ici les toilettes à compost sont reines. Ici, hors de la « civilisation », on tente de préserver l’environnement et ça sent bon dans l’âme même si le nauséabond prédomine. Je suis à Agnes Water, en forêt, près de la mer et des dindes sauvages.
Je vous écris un « scoop » (Marc a écrit son blogue hier, et les choses changent si vite ici!) : nous tentons de nous établir ici… Demain, je parcourrai LA rue (c’est tellement petit) pour essayer de me trouver un travail. Mais je garde les détails de cet endroit pour la semaine prochaine; je veux partager avec vous des « grenailles » de mes dernières péripéties.
Il y a quelques jours, il a plu, et nous avons vu des tonnes de sourires s’illuminer sur notre passage. C’était drôle de se faire dire le contraire de chez soi : « Ah merci! Vous avez amené la pluie avec vous! » On réalise un peu plus que nous nous trouvons sur le continent le plus sec au monde (Marc me dit de rectifier : le 2e après l’Antarctique).
Encore un groooos lâcher-prise : toute la côte nord du continent australien est criblée de méduses mortelles. Ben oui mautadit. De novembre à mai toé là. Il faudra mettre le sexy de côté et se baigner avec un wet suit. Y’ a des choses bien pires que ça, alors on apprend à rendre grâce pour tout le reste!
Ici, tout le monde joue au boulingrin, avec de beaux costumes tout blancs. À chaque fois, je ne peux pas m’empêcher de crier « boulingrin! ». C’est un mot bien trop beau!
Chaque jour de ma vie, je pense plusieurs fois à ceux qui souffrent partout autour du monde. C’est comme un besoin. Un besoin de me rappeler la chance que j’ai et le devoir que j’ai de partager l’amour, la richesse du cœur et le bonheur que je traîne avec moi depuis toujours (en passant merci tout le monde de contribuer à ma joie!). Et puis là, je pense vraiment beaucoup aux immigrants. Moi je suis ici et j’ai choisi de passer par les troubles de me trouver un nouveau nid, de me refaire des amis et de me trouver de l’emploi. J’ai choisi. Alors, voilà, ça fait réfléchir…
Y’ a tellement de bibittes sur l’écran!
Dernière bribe de réalité australienne. Je vous amène. Imaginez-vous la plus belle pleine lune, ronde comme mes amies enceintes et orange comme Uluru. Elle peint d’argent un chemin qui s’élargit sur l’océan. Le bruit régulier des vagues nous pousse à nous perdre sur ce chemin, à fouiller notre mémoire pour retrouver des temps anciens connus de tous, cachés au détour d’un rêve. Une procession d’humains silencieux déambule vers les dunes, étrangers réconciliés par le pouvoir de la Terre. Ces druides ignorés sont venus des quatre coins du monde pour assister à un événement qui retrouve sa postérité : une créature de l’époque jurassique qui vient mettre au monde 150 petits dont un mince pourcentage survivra. Une grosse tortue et 30 humains ébahis. Mes chers amis, il ya de l’espoir.
Je vous aime!
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Inspire, effluve de mer. Expire pour chasser un papillon de nuit naufragé sur l’écran. Inspire, effluve d’excréments. Expire, heureuse de voir qu’ici les toilettes à compost sont reines. Ici, hors de la « civilisation », on tente de préserver l’environnement et ça sent bon dans l’âme même si le nauséabond prédomine. Je suis à Agnes Water, en forêt, près de la mer et des dindes sauvages.
Je vous écris un « scoop » (Marc a écrit son blogue hier, et les choses changent si vite ici!) : nous tentons de nous établir ici… Demain, je parcourrai LA rue (c’est tellement petit) pour essayer de me trouver un travail. Mais je garde les détails de cet endroit pour la semaine prochaine; je veux partager avec vous des « grenailles » de mes dernières péripéties.
Il y a quelques jours, il a plu, et nous avons vu des tonnes de sourires s’illuminer sur notre passage. C’était drôle de se faire dire le contraire de chez soi : « Ah merci! Vous avez amené la pluie avec vous! » On réalise un peu plus que nous nous trouvons sur le continent le plus sec au monde (Marc me dit de rectifier : le 2e après l’Antarctique).
Encore un groooos lâcher-prise : toute la côte nord du continent australien est criblée de méduses mortelles. Ben oui mautadit. De novembre à mai toé là. Il faudra mettre le sexy de côté et se baigner avec un wet suit. Y’ a des choses bien pires que ça, alors on apprend à rendre grâce pour tout le reste!
Ici, tout le monde joue au boulingrin, avec de beaux costumes tout blancs. À chaque fois, je ne peux pas m’empêcher de crier « boulingrin! ». C’est un mot bien trop beau!
Chaque jour de ma vie, je pense plusieurs fois à ceux qui souffrent partout autour du monde. C’est comme un besoin. Un besoin de me rappeler la chance que j’ai et le devoir que j’ai de partager l’amour, la richesse du cœur et le bonheur que je traîne avec moi depuis toujours (en passant merci tout le monde de contribuer à ma joie!). Et puis là, je pense vraiment beaucoup aux immigrants. Moi je suis ici et j’ai choisi de passer par les troubles de me trouver un nouveau nid, de me refaire des amis et de me trouver de l’emploi. J’ai choisi. Alors, voilà, ça fait réfléchir…
Y’ a tellement de bibittes sur l’écran!
Dernière bribe de réalité australienne. Je vous amène. Imaginez-vous la plus belle pleine lune, ronde comme mes amies enceintes et orange comme Uluru. Elle peint d’argent un chemin qui s’élargit sur l’océan. Le bruit régulier des vagues nous pousse à nous perdre sur ce chemin, à fouiller notre mémoire pour retrouver des temps anciens connus de tous, cachés au détour d’un rêve. Une procession d’humains silencieux déambule vers les dunes, étrangers réconciliés par le pouvoir de la Terre. Ces druides ignorés sont venus des quatre coins du monde pour assister à un événement qui retrouve sa postérité : une créature de l’époque jurassique qui vient mettre au monde 150 petits dont un mince pourcentage survivra. Une grosse tortue et 30 humains ébahis. Mes chers amis, il ya de l’espoir.
Je vous aime!
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